La valorisation des actifs incorporels en France repose sur :
une comptabilisation stricte selon le PCG et les normes IFRS pour les cotées ;
une évaluation prudente, avec amortissement ou test de dépréciation ;
le respect des règles fiscales et des obligations de transparence pour les investisseurs.
Les entreprises doivent documenter leurs choix d'évaluation et leurs hypothèses pour garantir fiabilité, traçabilité et conformité, notamment lors de l'audit annuel.
Les actifs incorporels (logiciels, brevets, marques, fonds commercial, licences, savoir-faire, droits d'auteur...) représentent aujourd'hui une part croissante de la valeur des entreprises.
En France, leur valorisation et comptabilisation sont encadrées par le Plan Comptable Général (PCG), les normes internationales IFRS pour les sociétés cotées, ainsi que par les obligations fiscales et de transparence financière.
Selon l'article 211-1 du PCG, un actif incorporel est un actif identifiable, non monétaire, et dépourvu de substance physique, que l'entreprise contrôle et dont elle attend des avantages économiques futurs.
Fonds commercial : valeur créée par la clientèle, l'image et la réputation de l'entreprise ;
Brevet, licence, logiciel : droits de propriété intellectuelle ;
Marques et noms commerciaux : reconnaissance et image de marque ;
Savoir-faire et contrats spécifiques : expertise technique ou droits contractuels.
Coût d'acquisition : prix d'achat + frais directement attribuables (installation, formation, adaptation).
Enregistrement comptable selon PCG 205 (immobilisations incorporelles).
Les dépenses de recherche doivent être passées en charges.
Les dépenses de développement peuvent être activées si elles respectent les critères du PCG (article 213-2) :
faisabilité technique,
intention de terminer l'actif et de l'utiliser ou le vendre,
capacité à générer des avantages économiques futurs,
disponibilité des ressources pour achever le projet,
capacité fiable à évaluer les coûts.
Exemple : le développement d'un logiciel interne destiné à l'exploitation peut être activé, tandis que les frais de recherche préliminaire ne le sont pas.
Les actifs incorporels avec durée de vie définie : amortissement linéaire ou dégressif sur leur durée d'utilisation.
Les actifs avec durée de vie indéfinie (fonds commercial ou marque réputée) : non amortis, mais testés chaque année pour dépréciation (article 214-2 du PCG).
L'entreprise doit effectuer un test de valeur pour vérifier que la valeur comptable n'excède pas la valeur recouvrable.
Ce test est obligatoire pour les actifs à durée de vie indéfinie, conformément aux normes IFRS (IAS 36 pour les sociétés cotées) et au PCG français.
L'amortissement comptable peut être déduit fiscalement si les critères fiscaux sont respectés (article 39 CGI).
En France, le fonds commercial peut être amorti sur une durée maximale de 10 ans pour les sociétés soumises à l'IS, même si la durée d'usage économique est plus longue.
Seules certaines dépenses de développement activées peuvent bénéficier d'avantages fiscaux.
Les dépenses de recherche et développement peuvent donner lieu au crédit d'impôt R&D (article 244 quater B CGI).
Pour les entreprises soumises à la transparence financière et aux IFRS :
Valeur comptable des actifs incorporels par catégorie ;
Durée d'amortissement ou indication d'une durée de vie indéfinie ;
Méthodes d'évaluation et tests de dépréciation réalisés ;
Impact des dépréciations sur le résultat.
Ces informations figurent généralement dans les notes annexes aux comptes annuels.
Sanctions fiscales en cas de déduction d'amortissement non justifiée ;
Rectifications comptables et régularisations imposées par le commissaire aux comptes ;
Perte de confiance des investisseurs pour les sociétés cotées si la valorisation est jugée peu fiable ou opaque.
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